Le fiasco du Paris d'Anne Hidalgo
Âgée de 28 ans, Charlotte Rocher est l'une des figures de proue du mouvement "saccage Paris" qui vise à dénoncer les agissements des équipes d'Anne Hidalgo dans la capitale. Agent de la fonction publique territoriale de métier, elle signale avec brio, notamment par le biais de son compte Twitter (11 000 abonnés), les anomalies et contre-sens de la politique engagée par la mairie de Paris depuis plusieurs années.
« Paris saccagée, Paris bétonnée, Paris endettée mais Paris toujours à gauche ».
Exit « Fluctuat nec mergitur », désormais la capitale navigue à vue.
Après 22 ans aux mains de la gauche, le bilan est bien là et il est catastrophique. En témoignent les récents chiffres publiés par l’Insee révélant que la capitale perd environ 12 400 habitants par an depuis 2014. Ainsi, plus de 123 000 Parisiens ont fui la capitale en 10 ans ! Paris est surtout le seul département d’Ile-de-France à perdre des habitants. Loin de s’en inquiéter, la majorité de gauche se félicite de « dédensifier » la ville, tout en déplorant les fermetures de classes dans les écoles… Mais nous ne sommes plus à une incohérence près. Malgré des sommes colossales dépensées par la Mairie de Paris pour « embellir nos quartiers », les Parisiens déplorent une baisse radicale de la qualité de vie que cela concerne la propreté de la ville, les nuisances sonores, l’insécurité, les mobilités ou tout simplement l’état de la voirie jonchée de travaux et de nids de poule face à un train de vie, lui, toujours plus cher. Pour les familles, les personnes âgées ou à mobilité réduite, et pour toute personne ne correspondant pas au profil du jeune actif, CSP+, à vélo, c’est bel et bien devenu une épreuve de circuler et de vivre à Paris. Prenons l’exemple de l’entretien des rues parisiennes dont la gestion est ubuesque. Sous son premier mandat, Anne Hidalgo via son adjoint à la voirie, Christophe Najdovski, a divisé par deux le budget dédié à l’entretien de la voirie et suspendu le principe de « travaux pour le compte de tiers » qui n’oblige plus la Mairie de Paris à réparer les dégâts des trottoirs et de la voirie laissés par les chantiers d’entreprises pas toujours assidues à s’occuper rapidement de ce type de problème. Par conséquent, nos rues sont devenues de vrais pièges pour les usagers victimes de ces négligences avec une facture pour la Mairie de Paris qui a plus que doublé depuis le mandat de Bertrand Delanoë. Rien que pour 2022, le montant de l’indemnisation des victimes d’accidents de voirie a atteint 2 millions d’euros. Au-delà du manque d’entretien et de propreté de nos rues, renforcé par des passages trop rares des agents de la propreté, des taux d’absentéisme records, une organisation en mille-feuilles des services les rendant peu efficaces et une absence de verbalisation des incivilités, les amoureux de Paris, réunis sous le hashtag saccageparis, dénoncent également un enlaidissement systématique de Paris par Anne Hidalgo et ses équipes. Depuis son élection en 2014, et même avant lorsqu’elle était en charge de l’urbanisme, Anne Hidalgo s’est lancée dans une large opération de transformation de l’urbanisme parisien passant notamment par le réaménagement de nos grandes places : celui de la Place de la République reste emblématique de cette tendance de la majorité de gauche à transformer tout ce qu’elle touche en fiasco. D’une place jonchée de pelouses et de fontaines au style typiquement parisien où il aurait juste fallu réduire la place de la voiture, nous sommes passés à une vaste étendue minérale propice au squat et aux manifestations en tout genre sous le prétexte de rendre l’espace aux piétons. Le coût de cet immense îlot de chaleur explose à 24 millions d’euros alors que le montant prévu était de 12 millions d’euros. De manière générale, la Mairie de Paris affiche un mépris flagrant pour l’esthétique parisienne estimant que tout ce qui est ancien est obligatoirement daté et réactionnaire. C’est selon cette vision que les fameux bancs Davioud ont été progressivement remplacés par des bancs mikado, des bancs troncs ou des blocs de granit, que les iconiques grilles d’arbres ont laissé place à des auges en friche confisquant une grande partie des trottoirs aux piétons… Plus récemment, la Mairie de Paris a décidé de s’en prendre à nos squares en supprimant leurs grilles et en les transformant en promenades au mépris de leur biodiversité ou des familles dont les enfants sont usagers des jeux présents dans ces squares, jusque-là protégés par ces mêmes grilles. Le prochain massacre concerne les squares situés sur l’axe Bastille/Stalingrad que la Mairie de Paris veut transformer en « Ramblas » soit une grande promenade plantée de pelouses ouvertes, sur le modèle de ce qui existe à Barcelone. Comme à son habitude, la Mairie de Paris justifie cette destruction par la nécessité d’adapter la ville au changement climatique et afin de mieux clarifier les espaces entre piétons, vélos et voitures. Ces justifications présentent des failles, tout d’abord, l’aménagement actuel offre déjà une séparation claire entre le trottoir, la piste cyclable sécurisée et la chaussée. Ensuite, la destruction des squares et de leurs haies menacerait la faune qu’elle abrite, comme les oiseaux, et la mise en place de pelouses ouvertes en continu ne manquerait pas d’entraîner leur piétinement et leur destruction comme on peut l’observer sur le Champ-de-Mars. En définitif, il y aurait une perte réelle en terme d’espaces verts supplémentaires. Cette nouvelle lubie de la municipalité, de détruire les squares typiquement parisiens en retirant leurs grilles au profit de pelouses ouvertes en continu, fait partie d’un mouvement plus global fortement contesté par les associations de défense de l’environnement et les riverains notamment en ce qui concerne les squares jouxtant la cathédrale de Notre-Dame ou encore celui de la Tour Saint-Jacques, du fait des nuisances et des dégradations que cela entraînerait. Contre tout bon sens, la Mairie de Paris persiste et signe dans ce qui ne marche pas. Désormais chaque transformation lancée par la majorité écolo-socialiste est placée sous le signe de la lutte contre le réchauffement climatique. Encore une fois derrière la posture et les visuels Photoshop, le fiasco est total. Une récente étude publiée par The Lancet Public Health, une prestigieuse revue scientifique, place Paris en 854e position concernant les risques liés au changement climatique sur 854 villes testées ! En cause, la multiplication des îlots de chaleur au sein de notre capitale, la mauvaise gestion des bois de Boulogne et de Vincennes ainsi que des arbres dans nos rues parisiennes qui sont particulièrement négligés et maltraités par la municipalité mais aussi la surdensification passant par des projets immobiliers dignes du siècle dernier comme à Bercy-Charenton ou à Austerlitz ou encore le projet de la Tour Triangle qui représente 15 000 tonnes de béton et d’acier soit un véritable cauchemar écologique. Au total, entre 2002 et 2018, c’est plus de 3,8 millions de m2 de bâti supplémentaire selon l’Apur. La politique réelle d’Anne Hidalgo, c’est toujours plus de béton et toujours moins de pleine terre. Cette imposture écologique se paie très cher, hormis, faire de Paris la première ville d’Europe où on risque le plus de mourir de chaud, ce sont des millions d’euros prétendument employés pour adapter Paris face aux fortes chaleurs qui servent un greenwashing aux effets opposés. Tandis que Paris est toujours plus bétonnée et saccagée, la dette, elle, ne cesse de se creuser ! Il y a quelques mois, l’opposition parisienne tirait la sonnette d’alarme concernant l’astuce des loyers capitalisés utilisée par la Mairie de Paris pour équilibrer ces budgets. Afin de mieux se représenter l’abîme financier de la Ville de Paris, voici quelques chiffres : en 10 ans, la dette officielle de la capitale est passée de 3,6 milliards d’euros à 8 milliards d’euros. Cependant, la dette réelle avoisinerait d’avantage les 10 milliards d’euros en prenant en compte les loyers capitalisés, les billets de Trésorerie, les garanties d’emprunt, etc. Depuis 2013, jamais la ville de Paris n’a autant pris d’argent aux Parisiens avec des recettes fiscales qui ont augmenté de 43%. Parallèlement à cette fuite en avant budgétaire, la Mairie de Paris continue de dépenser sans compter avec en moyenne plus de 300 millions d’euros par an de subventions distribuées à des associations dont l’intérêt public laisse parfois à désirer ou dont les liens d’amitié avec l’exécutif parisien sont plus ou moins évidents. Certaines associations « amies » au bilan inexistant reçoivent à chaque Conseil de Paris des sommes considérables telles que l’association des Canaux qui a perçu plus de 2 millions d’euros depuis 2017 tout en sachant que sa directrice, Elisa Yavchitz, était ni plus ni moins que la candidate d’Anne Hidalgo aux dernières législatives à Paris. Cette confusion entre politique et associatif est récurrente et amène à questionner la pertinence de certaines subventions. Avide d’expériences loufoques en tout genre, la Mairie de Paris multiplie les gabegies financières aux frais des Parisiens, comme l’installation des fameux naturinoirs sur le boulevard de la Chapelle qui fuyaient au bout de quelques semaines et ont finalement été retirés. Coût du fiasco : 80 000 €. Désormais, il y a urgence à réparer Paris et rétablir ses finances face à une gauche toujours plus dogmatique et en décrochage avec le réel. Depuis 2020, une certaine prise de conscience est à l’origine du mouvement citoyen #saccageparis qui s’attèle à assurer une veille et un contrôle de l’action municipale en complément de l’opposition. Il y a également un gros travail de compréhension à effectuer sur les modalités de l’élection du Maire de Paris. Le système d’élection indirecte où l’électeur parisien choisit son maire d’arrondissement sans avoir conscience de déterminer indirectement l’élection du Maire de Paris est piégeux. Anne Hidalgo se plaît régulièrement à rappeler que c’est bien elle qui a été réélue par les Parisiens, oubliant de préciser que c’est sur la base d’un vote indirect. En effet, toutes les fois où elle s’est présentée au suffrage direct sur son nom, cela fût un fiasco. Toutes les listes qu’elle a conduites dans le 15e arrondissement de Paris aux élections municipales depuis 2001 ont échoué, ainsi que sa candidature aux législatives de 2002 dans la 12e circonscription de Paris et enfin sa violente déroute aux élections présidentielles de 2022 où elle a recueilli 1,75% des voix au premier tour dont 2,2% à Paris. Quel terrible désaveu dans sa propre ville !